L’environnement numérique impacte l’exercice quotidien depuis quelques années en tant qu’aide

(Informatisation des cabinets, logiciels métiers, CPS et carte Vitale, agenda électronique à distance, etc.…) avec une étape décisive dans l’activation du DMP et sa montée en charge, jusqu’à l’arrivée de l’Espace Numérique en Santé actuellement.

 La baisse du temps médical disponible pour raisons démographiques pénalise l’accès aux soins de patients habitant dans les zones mal pourvues ou déficitaires, les déserts médicaux, réduit la prise en charge souvent impossible par un médecin traitant, ou par un spécialiste rare aux délais d’attente trop longs avec comme conséquence l’engorgement des urgences, et d’importants surcouts pour notre système social.

 Autour du patient la vision globale des protocoles et stratégies de soins est occultée par l’éloignement et l’isolement des acteurs, encore moins coordonnés actuellement que nécessaire dans l’objectif qualité exigible, avec difficulté à assurer permanence ou continuité des soins.

 Le développement des outils de communication audio et vidéo et le transport des données entraîne une révision inéluctable des modes de prise en charge globale de certaines pathologies aigues et de suivi des patients, isolés ou en EHPAD, souvent en ALD.

La transformation numérique de l’activité de soins et le développement de l’e-santé substitutive, formalisés dans Ma Santé 2022 et ses déclinaisons est le moyen pour les médecins et tous les acteurs de soin d’agir en interprofessionnel, avec une organisation de proximité fonctionnelle pour des réponses précoces et précises au sein des prises en charge, fondée sur le consentement éclairé à toutes les étapes du soin.

La mise en route opérationnelle de l’Avenant 6 de la Convention Médicale effectif pour la téléconsultation et dès 2019 pour la téléexpertise est gage d’un remaillage numérique vertueux du territoire.

Centré sur le parcours de soins, les connexions sécurisées et l’axe que constitue le DMP, devenant l’Espace Numérique en Santé (ENS) ce progrès dans l’exercice partagé est le préalable indispensable pour basculer de la Santé vers la e-Santé et touchera tous les médecins d’abord, puis tous les professionnels ainsi coordonnés, en Ville ou dans la relation Hôpital-Ville.

A ce titre l’accès renforcé aux soins coordonnés en territoires de santé via les Communautés (CPTS) ou les Maisons de Santé (MSP) nécessite la maitrise collective et organisée des supports numériques et l’acquisition de la pratique e-santé, que ce soit pour des soins programmés ou le Service d’Accès aux Soins (urgences)

La télémédecine, avec connexion et archivage garantit la meilleure connaissance partagée des patients du groupe, et au-delà la diffusion de résultats permettant le traitement en masse des données amenant à la prédictivité.

Désenclavement, assistance au parcours du patient isolé, la télé-expertise sécurise et optimise grâce aux réseaux d’experts organisés, avec la retombée bénéfique d’accès à un compagnonnage virtuel.

Sans masquer les difficultés structurelles de ce mode d’exercice, l’absence de l’examen clinique habituel et les freins à la compréhension qui peuvent amener à passer à tout moment en mode présentiel, c’est l’avenir.

Les médecins ont besoin pour entrer de plain-pied en télémédecine d’un ensemble de règles à apprendre, pour les suivre dans les règles juridiques, conventionnelles, éthiques afin d’évoluer dans la sérénité dans un monde numérisé gagnant-gagnant pour toutes les parties prenantes, patient, médecin, et Caisses, dans une maitrise médicalisée et évaluée des couts.

Pour en tirer le meilleur profit il faut avoir déjà utilisé sous toute forme la télémédecine pour en tirer les améliorations attendues ici.

Ce dossier déjà déployé et tenant compte des remarques ANDPC a été complété par des modules d’évaluation des pratiques professionnelles en vue de la Certification Périodique ayant débuté au 1er janvier 2023.