Il existe un peu plus de 100 000 personnes stomisées en France.

La stomie est un abouchement chirurgical à la peau d’un organe creux. Elle peut être urinaire ou digestive, temporaire ou définitive. Elle a pour objectif la dérivation des effluents (urostomie, enterostomie par exemple) ou la nutrition (gastrostomie, jéjunostomie par exemple).

75% des patients porteurs de stomies sont colostomisés. Le cancer colorectal est la 1ère cause de stomie devant la rectocolite ulcéro-hémorragique, la maladie de Crohn, la polypose intestinale adénomateuse.

Les stomies urinaires sont essentiellement de deux ordres : les dérivations externes non continantes nécessitant un appareillage externe (uretérostomie et Bricker par exemple) ou les dérivations externes continentes qui évitent l’appareillage externe et ses conséquences (fuites, complications cutanées ,modification de l’image corporelle, perte de l’estime de soi... ). Les pathologies en cause sont variées : cancers de la vessie, vessies neurologiques, traumatismes de la moelle épinière... etc

Les patients stomisés rencontrent des difficultés d’ordre physique, psychologique et organisationnel. De nombreux facteurs sont à prendre en considération, notamment ceux en lien avec la modification de l’image corporelle et les répercussions sur la vie sociale, professionnelle, familiale et de couple.

Les complications les plus fréquentes sont cutanées avec une nécessité d’adapter l’appareillage et la fréquence du changement et/ou d’ajuster les soins infirmiers dispensés. L’infirmière est confrontée à ces problématiques, nécessitant d'actualiser ses connaissances afin de disposer de réponses adéquates

Dans ces contextes, les soins infirmiers visent également à savoir identifier et prévenir la survenue d’autres complications comme par exemplel’occlusion, le prolapsus et la sténose.

Il s’agit de prendre en compte d’une part les soins locaux, mais aussi l’éducation du patient, ses dimensions

psychologiques, culturelles, et sociales.

L’avenant à la Convention Nationale des Infirmiers et Infirmières libérales prévoit de revaloriser certains

pansements courants, dont les stomies, reconnaissant ainsi une dimension plus importante de ce type de soin au regard d’un autre pansement courant. Il instaure de nouveaux rôles dans le domaine post-opératoire. La surveillance clinique et l’accompagnement post-opératoire à domicile pour les patients inclus dans un dispositif de développement de chirurgie ambulatoire ou RAAC, des actes spécifiques post-opératoires le plus souvent réalisés jusqu’à aujourd’hui en établissement de santé pourront être réalisés lors de sortie précoce du patient.

Les infirmiers et infirmières à domicile vont devoir faire face à un afflux de patients en période post opératoire immédiate impliquant un renforcement de connaissances et de compétences sur des points précis. Ces nouvelles modalités organisationnelles de la chirurgie entraînent des surveillances spécifiques jusqu’alors réalisées en établissement de santé : risques immédiats liés à l’anesthésie (nausées, vomissements, vigilance, fonctions cognitives), liés à la chirurgie (infectieux, hémorragiques, thromboemboliques, complications chirurgicales), liés à la douleur résiduelle et la prévention de la douleur induite lors des soins, risques enfin directement liés aux spécificités chez certaines populations de patients, notamment pour les personnes âgées, les personnes handicapées et les enfants. Une actualisation des connaissances est par conséquent nécessaire.

Le développement Professionnel Continu permettra l’évaluation, la diffusion et l’appropriation des bonnes pratiques

dans le domaine des stomies afin de sécuriser le parcours des patients et améliorer la qualité des prises en soins. Il constitue un levier idéal pour permettre ce renforcement des compétences.

Les objectifs principaux de transformation des pratiques, des processus et résultats de soins ciblés sont les suivants :
o améliorer l’efficience du parcours de soins du patient par une évaluation clinique, des soins locaux et des

modalités de surveillances adaptées ;
o sécuriser la période post opératoire immédiate par une surveillance ciblée sur les risques spécifiques aux

contextes d'intervention ;

o améliorer la qualité de vie du patient et son autonomie par des actions éducatives personnalisées favorisant l'observance et la prévention des complications (notamment cutanées).