Actualiser son exercice devant une ménopause s’appuie maintenant sur les Recommandations 2021 du
Collège National des Gynécologues Obstétriciens de France (CNGOF) et du Groupe d’Etude sur la Ménopause et le Vieillissement hormonal (GEMVI)
-Les complications et pathologies entourant la ménopause sont polymorphes et en justifient le dépistage précoce et le suivi rapproché, avec ici un rôle accentué du médecin généraliste traitant compte tenu de la diversité des avis spécialisés nécessaires et de leur synthèse auprès de la patiente pour maintenir son adhésion éclairée
- La dépression : Prévalence de dépression sévère est de 15% dans les pays développés,
deuxième cause d’invalidité.
- Les estrogènes sont neuroprotecteurs et l’incidence de la dépression est inversement
proportionnelle à la durée de la vie reproductive avec des fenêtres de vulnérabilité à repérer : post-partum, période prémenstruelle, et surtout la péri-ménopause
-Les saignements utérins anormaux sous THM imposent bilan étiologique, diagnostic
différentiel et de gravité avant d’évoquer une cause iatrogène
-Le cancer de l’endomètre impose une enquête familiale et personnelle, les facteurs y
prédisposante : âge, obésité, durée du THM, prise de progestérone micronisée, mauvaise observance des prises. Le diagnostic passe par des examens biologiques, d’imagerie avec
une échographie pelvienne utéro-ovarienne et au final sur le contrôle histologique de
l’endomètre, par hystéroscopie et un curetage biopsique en cas de doute. Le traitement va de l’arrêt du THM au changement de prescription voire chirurgie, selon les résultats
-Les maladies auto-immunes affectent environ 5% de la population des pays occidentaux. Plus fréquentes chez les femmes elles suggèrent une hormono-dépendance et leur association y est également plus fréquente. En ménopause leur impact varie suivant l’étiologie ainsi que leur prise en charge
La prévalence des douleurs mammaires en consultation varie de 30 à 70% suivant les études. Il faut distinguer les douleurs mammaires chroniques, des douleurs cycliques (mastodynies). Lors de la ménopause, les mastodynies surviennent uniquement chez les femmes utilisant un THM et leur intensité varie en fonction du schéma d’administration. Elles doivent diminuer pendant la phase d’arrêt du THM. Leur prise en charge est importante, les études épidémiologiques reliant ce symptôme à une susceptibilité mammaire vis-à-vis du cancer du sein.
-Les inhibiteurs de l’aromatase (IA) réduisent la conversion des androgènes circulants en
estrogènes dans les tissus périphériques et sont largement utilisés dans le traitement adjuvant des cancers du sein hormono-dépendants de la femme ménopausée, en 1ère intention ou en relais du tamoxifène. Ils semblent induire des effets ostéoarticulaires avec possible augmentation de l’incidence des fractures ostéoporotiques. Elle justifie l’évaluation du risque avant tout traitement par IA notamment en prévention
Les mèmes pilotes des Collèges ou Groupes de réflexion sur ce sujet ont tous de manière itérative participé aux Congrès Infogyn à Tarbes puis à Pau, à tour de rôle, dans des sessions construites en commun.
Cette cohérence a permis la maturation des réflexions et l’actualisation des réponses pratiques aux interrogations des professionnels, jusqu’à la production du référentiel de 2021.
- 3- PRINCIPAUX OBJECTIFS PEDAGOGIQUES
L'objectif de la formation consiste à apporter des connaissances et des compétences visant à mieux prendre en charge la ménopause et à l’issue de ce DPC les professionnels de santé seront à même de :
- Repérer les vulnérabilités à la dépression
- Intégrer les critères de la prescription des THM notamment en péri-ménopause
- Repérer les antécédents personnels, familiaux et les facteurs de risque de cancer de l’endomètre
- Demander les examens complémentaires pertinents : ni scanner ni IRM en première intention
- Prendre en charge la ménopause chez les femmes porteuses de maladies auto-immunes
- Différencier douleurs mammaires chroniques des douleurs cycliques (mastodynies)
- Prendre en charge les mastodynies chez les femmes utilisant un THM
-Evaluer et prévenir le risque fracturaire chez une femme sous IA
- Il s’agit de la réflexion à étayer du médecin généraliste, en difficulté lors de la présence de co-morbidités en s’appuyant sur des recommandations récentes, avec à suivre la possibilité ou non de prescrire les THM en sécurité.